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Le bébé est né avec un ensemble de comportements d'attachement – pleurer, sourire, sucer, attraper et suivre - qui lui permettent de communiquer et de se rapprocher de ses parents quand il est effrayé ou dans la souffrance.
La disponibilité physique et émotionnelle des parents est fondamentale pour le développement de cette relation et favorise une bonne adaptation de l'enfant au monde.
Les parents, en identifiant le besoin de leur enfant, lui offrent du réconfort jusqu'à ce qu'il se tranquillise à nouveau.
Ces interactions, associées à un partage d'émotions positives, permettent au bébé de développer la confiance en ses parents et en sa capacité individuelle à explorer le monde. Elles caractérisent les relations d'attachements de type sécures et contribuent à un fonctionnement psychosocial et émotionnel de l'enfant plus adaptatif.
Quelles sont les 4 étapes clés du développement du lien d'attachement ?
La construction d'une Relation d'Attachement avec ses parents est la première étape du développement du bébé.
Elle est formée à partir de ces interactions et se développe, au fil du temps, suivant une séquence déterminée.
Phase I (0 à 3 mois) :
Le bébé - au début, il distingue uniquement les personnes par l'olfaction et l'audition, mais il cherche aussi le contact, par exemple, par les comportements suivants : suivre avec le regard ; essayer d'attraper ; sourire; gazouiller; cesser de pleurer en entendant une voix ou en voyant un visage humain. A 12 semaines, il distingue déjà sa mère et son père au moyen des signaux visuels.
Les parents - associent étroitement leur fonction à la régulation des besoins physiologiques du bébé : par leurs tentatives et leurs erreurs, la mère et le père apprennent à interpréter et à répondre convenablement aux besoins de l'enfant (aux pleurs, à la faim, aux états affectifs).
Phase II (3 à +/- 6 mois) :
Le bébé - commence à montrer qu'il a des interactions différentes avec chacun de ses parents, les distinguant et leur répondant de façon particulière. Il peut prendre une initiative et participer aux interactions dirigées par les parents, mais il n'arrive pas encore à le faire de façon indépendante.
Les parents - se basant sur l'expérience qu'ils ont acquise dans la phase précédente, font varier leur type de comportement et leurs échanges affectifs avec l'enfant, par l'ajustement de leurs expressions de visage et de leurs communications, ainsi que par la présentation d'objets aux réponses et signaux du bébé.
Phase III (+ 6 mois à 3 ans) :
Le bébé - développe des capacités psychomotrices (pour s'asseoir et marcher à quatre pattes), cognitives et communicatives très importantes pour son développement psychologique et relationnel. Il assume un rôle plus actif dans l'initiation, le maintien et l'arrêt de ses actions (il essaye de suivre ses parents si ceux-ci s'absentent et leur sourit ou leur fait bon accueil quand ils reviennent).
Les parents - jouent un rôle de soutien pour que l'enfant puisse explorer le monde : effrayé ou dans la souffrance, il fait appel aux parents et eux, en identifiant l'expression d'un besoin, lui offrent du réconfort jusqu'à ce qu'il se calme et retourne librement à ses explorations. Dans un environnement d'émotions positives, à 12 mois, le bébé a appris à faire confiance à cette aide inconditionnelle et à ses propres capacités individuelles; nous considérons donc que sa relation d'attachement aux parents est consolidée.
La qualité de l'attachement chez l'enfant est évaluée autour de ses 12 mois car à cette âge, après plusieurs mois d'interaction, l'enfant a identifié les meilleures stratégies d'attachement à utiliser afin de demander de l'aide à sa Figure d'attachement en cas de besoin.
Phase IV (3 ans) :
La perspective de l'autre - graduellement, l'enfant abandonne une position où il se croit au centre du monde pour devenir capable d'observer les choses du point de vue des autres, car il s'aperçoit que ses sentiments et ses actions peuvent influencer le comportement de ses parents.
La notion de temporalité - l'enfant commence à être capable de se séparer de ses parents sans souffrance significative, pendant des périodes chaque fois plus longues, puisqu'il accepte ces séparations avec plus de facilité et comprend mieux leur raison d'être.
Quels sont les 4 styles d’attachement chez l'enfant ? Et chez l’adulte ?
Les variations de caregiving (qualité des soins pragmatiques et émotionnels) donnent origine aux différents patterns d'attachement chez l'enfant, à la régulation émotionnelle et aux attentes qui ont des effets sur le fonctionnement individuel à long terme. Ce prémisse central de la théorie de l'attachement nous rappelle la nécessité humaine de contact physique et garantie émotionnelle dans l'enfance. En considérant l'universalité de cette nécessité et ses implications pour la survie, il n'est pas surprenant que les enfants s'attachent à ceux qui les soignent.
La qualité de l’attachement influence-t-elle le développement émotionnel et social de l'enfant à long terme ?
La Psychopathologie Développementale (Bosma & Kunnen, 2001) postule que la Santé Mentale d'un individue est le produit de l'articulation entre des différents facteurs de vulnérabilité, de risque et de protection. Cette articulation definit des parcours selon lesquelles le développement se déroule de façon harmonieuse ou inadaptée.
2. Contrairement aux croyances populaires, la réponse aux pleurs d'un bébé de moins de douze mois, ne fait pas augmenter sa dépendance à l'égard des adultes.
En effet, les bébés auxquels, dans les premiers 3 mois, on répond toujours et facilement aux pleurs, pleurent moins à la fin de la première année (Ainsworth & Bell, 1974).
Les réponses sensibles et consistantes aux signaux de l´enfant (incluant les pleurs) leurs donnent le feedback de leur comportement de signalisation, inculquant au bébé un ensemble d'attentes relatives à leurs compétences et à leur valeur propre.
De la même manière, un soin consistant et une réponse empathique permettent le développement de l'empathie chez l'enfant. Ils apprennent les modèles de relation (soigner/être soigné) et la régulation des émotions au travers des expériences qu'ils vivent (Sroufe, 1983).
Les variations de la qualité de l'attachement sont des conditions initiales qui, dans un contexte où les facteurs biologiques et environnementaux viennent s'additionner, jouent un rôle dynamique dans le développement du fonctionnement socio-émotionnel de l'individu.
Les enfants ne sont pas invulnérables, quoi qu'ils ne restent déterminés à jamais par des patterns relationnels précoces.
3. La recherche de l'attachement nous éclaire aussi sur les effets chez les enfants d'expériences précoces associées au type de garde (e.g., crèche).
Quand un enfant possède plus qu'une figure d'attachement on pourrait supposer que son attachement à la figure principale peut être moins fort et que, inversement, quand elle possède seulement une figure d'attachement son lien a cette figure sera spécialement intense.
D' après Bowlby, cette supposition n'est pas correcte : “it is a mistake to suppose that a young child diffuses his attachment over many figures in such a way that he gets along with no strong attachments to anyone, and consequently without missing any particular person when that person is away” (1969/1982, p. 308).
Au contraire, des effets graves peuvent survenir si le comportement d'attachement de l'enfant se dirige exclisivement vers une personne en particulier (Bowlby, 1958).
Les Figures d'attachement ne sont pas compétitives entre elles mais complémentaires.
5. Les expériences de séparation (e.g., hospitalisation) et des perturbations significatives de prestation de soins (e.g., adoption et familles d'accueil) sont parmi les plus exigeantes pour le développent du l'enfant.
Le manque d'une relation stable avec une Figure d'Attachement au long de la vie de la plupart de ces enfants les mets à risque de développer des Troubles d'Attachement graves.
Les perturbations significatives dans la qualité des soins sont importantes au niveau biologique, comportemental et représentationnel, même pour les petits bébés.
Le moment, la qualité du soin, le nombre d'expériences préalables de placement et les relations de soutien, sont des variables critiques pour la détermination des effets de ces perturbations.
Nonobstant, l'intervention ou le soutien prêté ne se montrent jamais inutiles ou excessivement tardifs.
Susana Tereno (2025)